Isabelle

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Isabelle est peintre, elle a créé sa propre entreprise en 2011. Elle réalise des tableaux poétiques à destination des enfants, mais aussi de grands tableaux d’inspiration orientalisante, à partir de photos d’architecture. Ils évoquent les voyages et invitent à la contemplation.

Concernée par la santé, elle crée des supports graphiques et des outils internet au service des diabétiques.

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Raoul

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Raoul est sur le net depuis 1996.

Quelques occupations : Relations humaines, gestion de la charge cognitive, accompagnement du changement. Négociations, brainstorming, dynamique de groupe et collaboration virtuelle, assertivité, community manager.

Quelques centres d'intérêts : Société, high-tech, océans, lecture, musique, actu, sciences.

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Billet

1mai

Le 1er mai expliqué à mes enfants

Le 1er mai n'est pas un jour comme les autres. Ce n'est pas un jour où simplement papa ne travaille pas. Ce n'est pas un jour où l'on s'offre non plus des fleurs. C'est un jour où l'on devrait simplement se souvenir que la manière dont les hommes travaillent est important et que le travail n'est pas une valeur universelle. La première fois que l'on a commémoré le 1er mai fut en 1886 aux États Unis d'Amérique. Ce jour-là beaucoup d'ouvriers se rassemblèrent afin d'obtenir de leurs patrons la journée de huit heures. En fait beaucoup de familles estimaient qu’une journée devait être divisée en trois parties : huit heures de repos, huit heures de travail et huit heures de loisirs. A l'époque on travaillait parfois près de 12 heures par jour.

Cette année 1886 beaucoup obtiennent satisfaction. En revanche d'autres durent faire grève. Cela eu pour conséquences de manifestations assez dures à Chicago, pendant lesquelles une bombe explosa au milieu de forces de l'ordre faisant beaucoup de morts. Quelques ouvriers déclarés anarchistes, cinq exactement, furent jugés et condamnés à mort malgré les preuves incertaines. A la même époque, en France, un ouvrier travaillait plus de dix heures par jour. Un décret à bien tenté de ramener le temps de travail à 48 heures par semaine, mais le patronat s'y opposa tellement que le décret ne fut appliqué que quelques mois.

Le 1er mai permet de ne pas oublier

En 1889, sur une proposition de Raymond Lavigne, des hommes réunis en congrès, celui de la IIe Internationale socialiste, décidèrent qu'il sera «organisé une grande manifestation à date fixe de manière que dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail et d'appliquer les autres résolutions du congrès.» Il choisirent le 1er mai car de semblables manifestations existaient par endroits. Le 1er mai 1891, à Fourmies, une petite ville du nord de la France, la manifestation rituelle tourne au drame. La troupe équipée des nouveaux fusils Lebel et Chassepot tire à bout portant sur la foule pacifique des ouvriers. Elle fait dix morts dont huit avaient moins de 21 ans et trois enfants.

Ce drame scella partout en Europe le jour du 1er mai comme étant une fête importante. En Allemagne, Hitler pendant la période nazie, afin de se rallier les ouvriers décida que ce jour serait chômé et payé. La France l'imita en 1941 sous l'occupation allemande. Mais l'esprit était davantage de rallier également les ouvriers au régime de Vichy. En avril 1947, la mesure est reprise par le gouvernement issu de la Libération qui fait du 1er mai un jour férié et payé... mais pas pour autant une fête légale. Ainsi, le 1er mai n'est toujours pas désigné officiellement comme Fête du Travail. Finalement c'est une coutume (1)

La journée de 8 heures, soit 48 heures par semaine a été accordée par la loi en 1919. En 1936 ce fut la semaine de 40 heures. En 1982 ce fut sous Mitterand la semaine de 39 heures qui fut déclarée temps de travail légal. Puis en 1998 ce fut les 35 heures. Contrairement aux prévisions alarmistes de quelques économistes, cela contribua à une augmentation de la qualité de la vie, sans nuire au travail.

C'est pourquoi aujourd'hui il est intéressant de se poser quelques questions sur notre mode de vie. Pourquoi travaillons-nous ? Pourquoi ne faut-il pas laisser quelques hommes décider pour tous les autres ? Pourquoi ne faut-il pas oublier notre histoire ? Pourquoi également, ne faut-il pas toujours céder aux habitudes, comme par exemple ravager nos espaces boisés de tout son muguet pour aller le vendre sur la voie publique ? Enfin, gardez à l'esprit que si vous pouvez cueillir ce muguet, c'est précisément parce que c'est un jour férié. Dans cet ordre, et non l'inverse. C'est en se posant ces questions et bien d'autres, que vous saurez, mes enfants, comment orienter votre vie future, sans regrets et en étant libre de vos choix.

1. En fait, c'est l'article L 3133-1 du code du travail qui fixe la liste des fêtes légales considérées comme des jours fériés. Le 1er mai est bien aujourd'hui une fête légale en France.

Billet

Twitter

L’illusion des réseaux sociaux

Est-il raisonnable de continuer à consacrer autant de temps et d’énergie pour des plateformes qui nous confortent dans l’illusion ?

Illusion puisque c’est un système fondé sur l’acceptation par le plus grand nombre, sur le fait que je peux d’une part dire ce que je veux, et d’autre part tout le monde peut lire ou commenter ce que je dis, et surtout, ce que je dis est important. Important car cela peut façonner ce que je ressens, important parce que cela va contribuer à modifier mon environnement.

Twitter par exemple n’a d’intérêt pour ceux qui investissent de l’argent dans ce business, que si beaucoup de monde raconte beaucoup de choses, et que d’autres racontent ce qui est dit, en prétextant que cela a des conséquences concrètes. Par exemple que les révolutions arabes ont été générées grâce aux réseaux sociaux. Par exemple, qu’un président peut décider de la politique parce qu’il tweete. Par exemple je tweet donc je m’insurge et cela va changer. Ce qui est globalement faux, ou très exagéré.

Ainsi, un tel système peut, pourquoi pas, fonctionner. Sauf lorsque les gens qui administrent ce système, ne répondent qu’à eux-mêmes ou leurs actionnaires, en édictant des règles changeantes dont on ne connait pas très bien le contenu, ni les objectifs quelles poursuivent. Règles qui, même si on les accepte telles quelles, sont unilatérales, et vont finalement décider comment vous allez pouvoir dire ce que vous voulez.

Avec la suppression du compte du président Trump, c’est toute une illusion qui apparaît alors clairement. Non, on ne peut pas dire ce que l’on veut quand on le veut. Soit. Mais alors même que la plateforme concentre l’énergie commune d’expression (tout le monde à quelque chose à dire), celle-çi peut décider d’arrêter la diffusion. En fait, elle peut à tout moment vous réduire au silence.

Les causes invoquées sont fallacieuses. Cela fait plusieurs années que le président Trump dit n’importe quoi. A ceci près, que personne n’est condamné à lire ses tweets. En clôturant sans aucune forme de procès, Twitter dit ainsi que sa plateforme est à l’origine de tout, que vous n’ayez pas la capacité de décider vous-même ce qui est bon ou non, et qu’il est de sa prérogative de décider quand siffler la fin de la récréation.

C’est brutal indéniablement, mais surtout assez peu responsable puisque ce président demain ne sera plus, et que la justice - la seule qui a autorité - pourrait reprocher à Twitter un laxisme pourtant jusqu’ici évident.

Il aurait fallu régulièrement supprimer les tweets, et non pas attendre une catastrophe. En tout cas certainement pas in fine de couper brutalement le compte.

L’illusion est ainsi consommée. Il serait prudent pour nous toutes et tous, de considérer désormais ces plateformes pour ce qu’elles sont : rien. Ne perdons donc plus de temps ou d’énergie à nourrir ces réseaux de nos pensées. Elles ne participeront pas à la construction de notre monde, au contraire, cela pourrait nous faire perdre un temps précieux et nous conduire collectivement à une impasse.

Notes de novembre 2023 : Cet acticle a été écrit, je crois, en 2019. J'ai depuis plusieurs mois désormais, supprimé tous mes comptes des réseaux sociaux. Twitter, devenu X était pourtant mon préféré, et j'y ai passé des moments agréables. C'est toutefois trop de temps perdu, et finalement sans aucun impact concret. Un piège en somme.

Photo Chris.J. Davis


Billet

Halloween

Faut-il fêter Halloween en France ?

Vers la fin octobre, tous les ans, la fête d'Halloween bat son plein dans les pays anglo-saxons. En France, ce concept fut introduit, de manière sans doute artificielle, vers la fin des années 90. D'aucuns n'y ont vu qu'un vecteur marketing, quelque chose qui ne nous appartient de toutes manières pas, une culture étrangère.

Pourtant au delà de la nécessité de s'équiper en matériel, et donc de devoir l'acheter, de tout transformer en citrouille, n'y a t-il pas avec Halloween, un excellent moyen de préparer nos enfants à accepter ce qui ne peut l'être, la mort ?
Voici une petite réflexion, toute personnelle à ce sujet.

Vous connaissez sans doute bien l’argument classique qui vous est servi à l'approche de la fin du mois d'octobre.   "Ah non, Halloween c'est hors de question ! Cette fête commerciale venue des USA n'y penser pas, ce n'est pas notre culture !" Halloween, c'est sans doute le cas chez vous, c'est peut-être un moment rigolo pour les enfants, mais vous ne pouvez le faire qu'à la maison, de peur de passer pour quelqu'un de corruptible, pire, de proaméricain ! Horreur, nous descendants des Gaulois !

Pourtant, vous pourriez dire à vos détracteurs qu’il se peut qu’ils fassent fausse route. Ce qui est certain dans un premier temps, c'est qu'ils se trompent d'ancêtres. Ceux des Français, ce ne sont pas les Gaulois, ce sont les Celtes. Et cela tombe plutôt bien, car la fête d’Halloween que l’on pense venir d'on ne sait où mais pas de chez nous, est sans doute héritée de la tradition celtique et de la nuit de la Samain, où le monde des morts et celui des vivants étaient en contact, libérant ombres et monstres. Ces fêtes, animées par les druides, ont ensuite été adaptées par l’Église chrétienne qui a institué la Toussaint. Le mot Halloween est une altération de All Hallows Eve (hallow est une forme archaïque du mot anglais holy qui signifie : saint, even est une forme usuelle qui a formé evening, le soir), qui signifie littéralement « le soir de tous les saints ».

L’église judéo-chrétienne qui n'est pas en reste pour concevoir tout ce qui peut cimenter la société a donc préféré régler le problème de la mort, avec les larmes et la tristesse un jour pluvieux d'octobre, dans un cimetière avec des fleurs. D'autres ont choisi les contes et les légendes, agrémentés d'une fête que l'on partage en famille, entre familles, afin que tous soient en mesure de mettre quelque chose sur ce qui nous est à tous insupportable, la perte d'un proche. L'homme en effet, doit composer toute sa vie avec ce paramètre d'acceptabilité, sans toutefois y parvenir totalement. Cela laisse du reste une porte d'entrée aux sectes et aux diverses religions monothéistes, qui élaborent en ce sens  une stratégie afin de nous conforter dans quelque chose de plaisant : la mort n'est rien, car on vous promet la vie éternelle. Et puisque c'est quelque chose à ce point insupportable pour nous, et que vous comme moi désirons plus que tout retrouver nos proches disparus, qu'il y a tout lieu de penser à une illusion, au sens Freudien du terme, une illusion qui nous rassure et permet d'accepter ce qui ne peut pas l'être.

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Je m'égare toutefois.  Ainsi, l'église catholique choisie t-elle la Toussaint, que d'autres choisirent de fêter Halloween. La fête des morts, les sorcières ou autres monstres, seraient un bon moyen d'expliquer la mort aux enfants. Afin qu'ils n'en fassent pas des cauchemars ou qu'ils ne développent des tourments, le fait d'en rire, de les compenser par le geste de donation des friandises, par l'élaboration d'un décorum et des déguisements, tout ceci est sans doute un moyen efficace d'y parvenir. L'astuce consisterait  à festoyer pour absorber ce qui est par essence même insupportable à tous, la mort. C'est pourquoi je ne suis pas certain que de cacher ce qui appartient pourtant à la vie - là où la vie apparaît, la mort existe nécessairement - soit une bonne chose, et pourrait tout à fait être à l'origine d'une société dépressive, en tous cas éteinte, car elle n'exalterait pas suffisamment le vivant. Vous me direz que je vais vite en besogne, sans doute, mais je vous rétorquerais humblement qu'il suffit d'observer au quotidien nos congénères, qui d'aller vite en tout, et ne profitant de rien véritablement, ne se soucient ainsi peu de la finitude qui nous caractérise pourtant.

La vie se dégusterait donc. Les morts sont bien là où ils sont, mais on ne peut y échapper. Sans pour autant combattre les zombies à longueur de temps, l'idée de s'en amuser n'est sans doute pas idiote. De plus, elle est ancrée dans nos racines, même si notre Église décida d'en faire autre chose. Effectivement, Halloween peut être simplement le refuge pratique du marketing, mais il ne tient qu'à nous de nous l'approprier. Enfin, montrer du doigt celui qui serait trop expansif dans sa volonté de fêter les citrouilles qui font peur pourrait être in fine interprété comme étant l'expression d'un anti-américanisme primaire. Pire encore, claquer la porte aux enfants qui réclament leurs bonbons, ces douceurs qui compensent la dureté de la vie, serait d'une maladresse remarquable, en plus de démontrer le peu d'attrait pour la solidarité. Avoir cet esprit empathique et généreux, au prix d'un paquet de bonbons, vous reconnaîtrez sans doute que cela n'est pas cher.

Mais chez vous, ce qui est le plus important dans cette histoire,  fêtez-vous les morts ? Quelle approche préférez-vous ?

👉🏻 Halloween de 1001 manières

Photo Szabó János


Astuces

effacer

Outils pratiques pour vos réseaux sociaux

Récemment, j'ai décidé de m'affranchir de la mémoire numérique permanente qu'est internet. Je n'ai pas cherché à effacer complètement mes traces, c'est assez fastidieux à faire correctement, et rien ne m'y contraignait. L'idée c'est plutôt parce que je n'aime pas regarder en arrière et le fait de laisser derrière moi autant de traces me contrarie.

Bref, j'ai supprimé 8500 tweets et toutes mes interactions sur Facebook avant 2020.

Je ne l’ai pas fait à la main, l’opération aurait été fastidieuse. Deux outils m’ont en effet considérablement aidé pour cela. Le premier pour Twitter, le très efficace, Twitter Archive Eraser. Et voilà mes 8500 premiers tweets effacés à tout jamais. C’est un logiciel à télécharger. Vous l’associez à votre compte et déterminez la marche à suivre, et vous le laissez tourner. Twitter Archive Eraser fonctionne très bien, sur Mac comme sur Pc. Il n’est payant que si vous voulez supprimer plus de 1000 tweets. Pour ma part, cela m’a coûté 20$ pour une licence à vie.

Le second, pour Facebook, est une extension du navigateur Chrome (que vous vous empresserez de désinstaller une fois l’opération achevée): Social book post manager. Avec cette extension vous pouvez nettoyer en profondeur votre Facebook. C’est à ce moment-là que vous découvrez qu’il y a beaucoup, beaucoup de données. C’est donc un travail pénible, car il faut tout regarder : les likes sur les messages, sur les photos, les commentaires, les pages visitées comme vos propres publications. Heureusement cette extension vous guide convenablement, et automatise la tâche. Malgré tout il faudra agir vous-même à de nombreuses reprises. Armez-vous de courage et de patience ! Pour ma part j’ai totalement effacé 10 années d’activité.

Photo Mel Poole


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La place de l'Homme

Pascal

Qu’est‑ce que l’homme dans la nature ? Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout, infiniment éloigné de comprendre les extrêmes. La fin des choses et leurs principes sont pour lui invinciblement cachés dans un secret impénétrable, également incapable de voir le néant d’où il est tiré et l’infini où il est englouti.
Voilà notre état véritable. C’est ce qui nous rend incapables de savoir certainement et d’ignorer absolument. Nous voguons sur un milieu vaste, toujours incertains et flottants, poussés d’un bout vers l’autre.

Photo Michael Dziedzic


Espoir

Aimé Césaire

N’y eût-il dans le désert
Qu’une seule goutte d’eau qui rêve tout bas,
Dans le désert n’y eût-il
Qu’une graine volante qui rêve tout haut,
C’est assez …

Photo Pinakeen Bhatt